Dix-moi dis mots qui te racontent

concours des dix mots  2012

Le jury composé de représentants de l’éducation nationale et du domaine de la culture s’est réuni mercredi 18 avril 2012 afin de récompenser les meilleures productions. Cette année 320 classes ont participé à ce concours qui invitait les classes de collèges, lycées généraux et professionnels à réaliser une production littéraire   qui implique une dimension artistique fondée sur un réel travail   linguistique. Toutes les démarches pluridisciplinaires étaient les   bienvenues.

L’atelier d’écritures à reçu le prix mention spéciale du jury, avec l’affiche et les textes suivants :

 Affiche pour Dis-moi dix mots qui te racontent

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J’ai entendu le fracas de la vie se briser dans la souffrance des jours, et aperçu l’histoire de ton existence s’infléchir dans son cours. J’ai écouté le bruit de tes pas se perdre dans le silence des mots, et regardé l’avenir de tes espérances se noyer dans ses flots.

Pourquoi chercher dans ces bruits qui te bercent de songes éphémères, pour trouver en ces aurores qui te couvrent de vaines chimères? Pourquoi rêver dans ces aubes qui te voilent de sombres souvenirs, pour pleurer en ces matins qui te blessent de tristes souvenirs ?

Dis-moi ces cris dans les secrètes brisures de l’oubli, et ces plis dans les discrètes ruptures de notre vie. Pourtant nous marchons à chaque pas du temps qui enfante nos lendemains, pour délivrer le passé qui nous délaisse de chacun.

Il ne reste que le froid du cœur pour nous souvenir d’un bonheur silencieux, et partager ce désert merveilleux où je suis la brume légère de tes tourments et, depuis toujours tu le sais bien, ton âme, pour éclairer le chemin de ton destin.

Jacques

 

 

Les transports de l’âme révèlent la richesse de l’âme. Nos songes peuvent être profonds ou subtils, lourds ou légers, colorés ou ternes. L’âme, l’esprit, les rêves et les songes sont notre réalité intérieure. Elle nous construit.

Confronter ses impressions, ses idées avec autrui, trouver ou retrouver une certaine quiétude, se confier. Dans sa totalité ! Il n’y a pas qu ‘une seule vérité ! Il y en a plusieurs. On ne peut y échapper, ou alors si ! Mais nous ferions preuve de lâcheté. Autrement dit, nous aurions peur. Ce sentiment-là est un des penchants naturels chez l’homme, mais il est aliénant. Il faut s’en libérer. Les expériences de la vie forment le caractère. Elles constituent notre réalité intérieure face aux autres, à l’étranger, notre différence.

Dans la nature, il y a des cycles, de la régularité et de la douceur, du désordre et de la violence. L’homme est à l’image de la nature, il doit chercher son équilibre.

Son destin fait partie de l’ordre naturel des choses, fait partie de l’histoire des hommes.

Christian

 

 

Né à Ingwiller en 1975, mon âme est toujours enfants qui songe à longueur de temps. Ingwiller, c’est un petit village au nord de l’Alsace avec de très belles fermes. Quand j’étais enfant, je songeais à être fermier comme mon voisin. Et le matin, au lieu d’aller à l’école, j’allais à la ferme.

Tout était ouvert, tout était offert.

Abdessatar

 

 

Mon âme est une larme,

Une larme aussi tranchante qu’une lame,

Une lame aussi scintillante qu’une flamme.

Cette flamme ravive mon charme,

Ce qui façonne mon caractère,

Afin que mon esprit ne soit plus terre à terre,

Et que mes songes me plongent dans une autre atmosphère,

Dans laquelle l’homme marcherait d’un élan planétaire,

Délaissant le surnaturel, nous rapprochant du naturel,

Laissant tomber le superficiel,

Car la terre qui nous abrite, la vraie nature, c’est elle.

Cyril

 

 

Autrement, le deviendrai-je ? Combien de courage et de patience me faudra-t-il ? De confiance et d’espoir ? Paraître pour ne pas être, ou être pour ne pas paraître. Tu interpelles ma conscience, tu éveilles en moi des émotions. Là, devant ce miroir, je suis le paraître que tu ne peux être. Dans le silence des maux, je te fuis du regard. Je ne suis pas prêt à être, mais je désire l’être, autrement.

Didier

 

 

Penchant pour un passé

Tout commence à 6 ans, mon frère a 3 ans.

Tout commence à la Réunion, quand on vient nous chercher à l’école, en plein jour, en plein cours, pour nous placer dans une famille d’accueil, des personnes inconnues.

Tout commence quand je leur vole leurs affaires pour les revendre et acheter des bonbons. Tout commence quand on me sépare de mon frère… plus de nouvelles jusqu’à aujourd’hui. Tout commence dans cette autre famille d’accueil, dans cette grande ville, dans cette grande chambre où je joue avec une fille. Mais dans cette belle maison, je ne mange que du riz à l’eau et du pain rassis.

Tout commence dans le foyer des Apprentis d’Auteuil où l’on me place à 11 ans pour apprendre un métier. C’est le seul endroit où je me suis amusé et où j’ai grandi normalement. Quelle histoire mon histoire !

C’est mon passé noir !

Aujourd’hui je suis toujours l’ombre de mon passé.

Juanito

 

 

Transports

J’ai une âme naturelle, un caractère à me confier. Seul, je songe beaucoup à nos enfants et à ma femme. Je me transporte chez eux, je me rapproche autrement. J’ai pris conscience de nos devoirs envers eux, de la nécessité de changer mon caractère, de commencer une nouvelle histoire, de ne plus céder à mes penchants, de ne plus tomber en prison. Je prie de toute mon âme pour que dieu me donne la force. A 41 ans, n’est-il pas temps d’oublier toutes ces histoires, de purger enfin mon âme, de ne plus faire souffrir ceux que j’aime et qui m’aiment…?

Yves

 

 

Chez soi

Tout le monde a un « chez soi », un foyer. Certains sont bancals mais unis, d’autres d’une apparente stabilité s’effondrent au moindre vent. Mais au fond, qu’est-ce qu’un « chez soi »? Est-ce la maison où l’on est né ? Celle où l’on vit ? Moi je crois que notre foyer, notre « chez soi » n’est pas simplement fait de planches et de béton, je crois qu’il est dans le cœur des gens qui nous aiment, qu’il est multiple et divisible. 50 personnes qui nous aiment, c’est 50 « chez soi ». Notre cœur est le foyer de nos proches, de sorte que même loin de tout, même derrière les barreaux, nous avons toujours notre « chez nous ».

Depuis un an je suis enfermé. Pas une minute je n’ai été prisonnier, car tant que j’aurai une petite place dans le cœur de ma mère et de ma sœur, je serai chez moi n’importe où. La seule fois où j’ai vu ma mère au parloir, je n’avais pas encore compris ça et je n’ai pas pu sécher ses larmes, je n’ai pas pu lui dire : « Sèche tes larmes maman, car tant que tu penses à moi, les barreaux, les murs et les kilomètres n’existent pas. »

Quand on est présent dans le cœur d’un proche, on a un « chez soi », on est immortel.

David

Fiche publiée le : 29 septembre 2014
Fiche modifiée : 30 septembre 2014
Catégorie : La formation
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